Showgirl depuis mes plus jeunes années, souvent photographiée, j’évolue depuis toujours dans un monde d’apparences. Le risque étant qu’elles peuvent s’avérer parfois trompeuses, j’ai été durant toute ma carrière extrêmement vigilante à l’image que renvoyaient ces photos, aux yeux de ce qui me connaissaient bien, comme ceux qui ne me voyaient que sur scène ou dans les magazines. Je voulais absolument me reconnaître et me dévoiler sans en faire trop ou jouer un personnage que je ne suis pas.

Aujourd’hui encore, je pose ou je me photographie moi même. Ce qui est primordial pour moi, est de souligner au plus près ma féminité. Celle qui m’a été offerte et celle que j’ai cultivée. Celle qui m’a aidée à me sentir puissante et respectée. Celle qui me permet encore de vivre de ma passion.

Bien-sûr, je n’ai plus 20 ans et je n’aime plus mon corps autant qu’avant. Je ne me suis jamais trouvée très jolie mais plutôt féminine.

Et ça, je crois que ça compense plutôt bien!

Mais ce que je pense avoir surtout gagné en prenant de l’âge, c’est une personnalité et une prestance que je n’avais pas plus jeune.

Je crois enfin que l’on retient un visage lorsqu’il a du caractère et qu’en photo, le corps est incroyablement flexible et n’est pas le même selon l’angle qui l’avantage, le vêtement et l’accessoire de formidables alliés…

J’ai ce réflexe instinctif de voir chez les femmes que je photographie, cette féminité qu’elles ne perçoivent pas toujours malheureusement. Un besoin irrépressible de leur redonner ce pouvoir indéniable sans exception. Polluées par leur éducation, leur complexes, leur entourage, leur combats, nombreuses d’entres elles doutent et se cachent pour qu’on les oublie en pensant à tord qu’il est trop tard pour réagir.

Ma plus grande récompense est lorsque je parviens à les aider à ouvrir les yeux et à sortir de ce silence.

Sylvie Chol